Ostéopathie et Spasmophilie.
- Julien Alexanian
- 6 avr. 2017
- 4 min de lecture

La spasmophilie, parfois nommée syndrome d'hyperventilation, est un syndrome regroupant un ensemble de symptômes liés à un état anxieux ou bien à un facteur de prédisposition aux crises de tétanies.
Bien qu'elle se manifeste de différentes façons, trois symptômes sont présents chez la grande majorité des patients : la fatigue, l'angoisse et la neurodystonie. Elle survient généralement sous forme de crises. Dans cet article nous nous intéresserons surtout à la spasmophilie dût au stress et à l'angoisse, et expliquerons comment l'ostéopathie peut avoir une action bénéfique sur ce syndrome souvent difficile à supporter.
Causes
Les causes de la spasmophilie viendraient de l'association de troubles du métabolisme du calcium et de la conduction de l'information entre le neurone et le muscle. L'angoisse peut provoquer une hyperventilation, correspondant à une augmentation de la respiration qui devient alors ample, rapide et saccadée. Cet état d'hyperventilation pourrait provoquer des anomalies des échanges cellulaires de calcium et de magnésium. Le manque de calcium et de magnésium ont longtemps été tenus pour responsables de la survenue de crises de spasmophilie en provoquant une hyperexcitabilité à l'origine des manifestations comme les fourmillements ou les crampes. Mais aujourd'hui ces hypothèses sont remises en cause.
Principalement les spasmophiles sont fragilisés par toutes les situations pouvant entrainer un stress et sont victimes en permanence d'une grande tension nerveuse. Les angoisses du quotidien, le stress au travail et les problèmes survenant au cour de la vie sont des facteurs non négligeable de la survenue d'un syndrome spasmophile.
Symptômes
Les symptômes habituellement rattachés à la spasmophilie sont directement en rapport avec l'hyperexcitabilité neuromusculaire engendrée par l'état anxieux de la personne.
Le spasmophile présente une véritable attaque de panique qui accompagne une hyperventilation. Elle peut s'accompagner par des picotements et fourmillements au niveau des doigts, des lèvres, du visage, par des maux de tête, des migraines, une sensation de chaleur, de froid, des frissons, des tremblements, l'impression de manquer d'air ou de perdre connaissance. Elle rime aussi avec palpitations, boule dans la gorge, paupière qui saute, perte de la vision momentanée, fatigue, oppression, douleur dans la poitrine, respiration difficile, ou difficultés à se déplacer. La spasmophilie peut également se traduire par des douleurs articulaires (cou, dos, jambes... ) et raideurs musculaires, notamment au niveaux des masséters avec une difficulté à ouvrir la bouche.
La symptomatologie est très variable en fonction de l'individu, de l'état de stress du patient et de son environnement.
Comment l'éviter ?
- Par l'alimentation :
Il faut déjà commencer par diminuer la consommation de produit excitant tel que le café, le thé, les boissons énergisantes et le tabac.
Même si les carences en magnésium et calcium ne sont plus mis en cause dans la survenue de la spasmophilie, la consommation d'aliments riches en magnésium et en calcium pourrait néanmoins avoir un effet bénéfique. Les aliments riches en magnésium, comme les légumes verts, les épinards par exemple, les fruits (kiwi, bananes...), les noix et les céréales sont conseillés.
Il est aussi important de ne pas négliger son hydratation et de boire environ 1,5L d'eau par jour.
- Par l'activité physique :
Une activité physique permet de libérer son corps des tensions nerveuses et de se concentrer sur le sport choisi, en mettant de côté ses angoisses. L'activité physique déclenche la libération d'endorphines, substances libérées par le cerveau, ayant un effet antalgique. D'autre part, ces endorphines diminuent l'anxiété et régule l'organisme face aux situations de stress. Une vie calme avec un sommeil à des heures régulières atténuent les risques de crises.
- Par la prévention :
Apprendre à ne pas paniquer lorsque les premières manifestations d'une crise surviennent demeure probablement un point fondamental.
Savoir bien respirer, dans le calme, sans panique permet d'éviter l'hyperventilation provoquée lors de la crise de spasmophilie. Il faut également s'allonger, respirer calmement et essayer de penser à autre chose. Bien dormir est capital: aérer la chambre, ne pas trop chauffer et ne pas faire de repas trop copieux le soir et ne pas se coucher immédiatement après le dîner. Apprendre à se reposer et à se détendre, écouter de la musique, lire...
Traitement et Ostéopathie
Apprendre à maîtriser sa respiration et à lutter contre le stress demeurent les priorités de traitement de la spasmophilie. De nombreuses techniques de relaxation permettent d'apprendre à maîtriser sa respiration et à mieux contrôler les crises.
L'ostéopathie permet d'aider à la régulation du stress et à recouvrer une respiration régulière, l'ostéopathe va agir par des techniques douce sur l'ensemble de l'organisme.
En ostéopathie on suggère qu'il y a trois "diaphragmes" synchrones qui permettent de réguler les différentes pressions de l'organisme et donc d'en réguler aussi ces fonctions :
- les membranes de tension reciproque, situé au niveau du crâne
- le muscle diaphragme, situé entre le thorax et l'abdomen
- le plancher périnéale, situé en bas de l'abdomen.
Le praticien va commencer par détendre les membranes de tension réciproque, par des techniques douce et en manipulant les os du crâne entre eux par apport à leurs sutures. Il pourra aussi effectuer des manipulations entre la base du crâne et les cervicales pour relâcher la dure-mère. Ceci permettras de relancer une bonne dynamique fluidique et d'abaisser l'état anxieux du patient.
Il s'en suivras d'une manipulation du diaphragme en jouant sur ses différentes partie grâce à la respiration du patient et en manipulant ses points d'attaches comme le grill costal et les premières lombaires. Il se peut que le praticien vienne aussi manipuler certaines de vos cervicales en rapport direct avec l'innervation de votre diaphragme.
Enfin le praticiens viendras réharmoniser la structure et la mobilité du bassin, en passant par les articulations entre les iliaques et le sacrum ainsi que par les articulations coco-femorale. Ceci permettras d'influer sur la mécanique du périnée.
Toute ces manipulations ne sont pas exhaustives et dépendent énormément de la symptomatologie, des facteurs d'apparition et du patient en lui même. De plus ce syndrome ne peut ce traiter en une seul séance, il vous faudras être patient car cela peut prendre du temps et le traitement peut s'étaler sur plus de 3 séances.